Critique : Un bonheur n’arrive jamais seul – Quand le réalisateur de Brice de Nice rend hommage à Capra

Affiche du film Un bonheur n'arrive jamais seul de James Huth sur laquelle Sophie Marceau et Gad Elmaleh s'étreignent.

Avant de la découvrir, tous les éléments de cette énième comédie romantique française nous rebutaient. L’affiche, avec la pétillante Sophie Marceau qui esquisse son sourire habituel (Lol, De l’autre côté du lit) ; Gad Elmaleh, meilleur en guest qu’en acteur principal (Les aventures de Tintin, Minuit à Paris) ; James Huth, le type qui a réussi à flinguer Lucky Luke ; le nom de certains seconds rôles has been qui ne tournent que des potacheries de bas étage à l’image de Maurice Barthélémy, loin de la grande époque des Robin des Bois (Low Cost). Avec toute cette clique et ce poster déjà vu mille fois, on avait de quoi s’attendre à un résultat assez médiocre. Mais comme d’habitude, on va tout de même voir le film en salles. Mais pourquoi ?! Pour apercevoir une tentative de renouvellement d’un genre essoufflé depuis perpète, parce que ça fait du bien de descendre le travail des autres mais surtout parce qu’on est sûr que le long métrage ne titillera jamais nos neurones.

Sacha est un compositeur de musique de publicités qui croque la vie, déteste les enfants et enchaîne les conquêtes. Original. Mais lorsqu’il tombe sur Charlotte, bourgeoise respectable qui n’arrête pas de se viander et qui est en tous points opposée à lui, c’est le coup de foudre immédiat.

Malgré tous les énormes clichés, la première partie du film est réussie. Huth les assume pleinement, bourre son récit d’influences aux plus grandes œuvres romantiques ricaines (West Side Story, Casablanca) et met en scène deux acteurs complices qui ont l’air de prendre leur pied. On y croit, on se prend au dynamisme des comédiens, de la réalisation et ce que l’on aurait trouvé pathétique et mielleux dans n’importe quelle autre production de l’Hexagone paraît ici mignon et agréable. On se surprend à aimer cette première heure dont on n’attendait rien et l’on espère que Huth va garder le rythme après son exposition des personnages.

Photo de Sophie Marceau et Gad Elmaleh qui s'étreignent dans un lit dans le film Un bonheur n'arrive jamais seul de James Huth.

Et pourtant, ce n’est pas le cas. Une fois qu’il a fini de mettre en place l’histoire d’amour de ces deux individus, le réalisateur lance le mode pilote automatique. N’ayant plus rien à raconter, il développe son récit avec des enjeux et des retournements de situation déjà utilisés dans Ce soir je dors chez toi ou Ma vie n’est pas une comédie romantique, entre autres. On continue de rire mais c’est devant le ridicule des péripéties qu’il réussissait à esquiver auparavant. Marceau est délaissée au profit d’Elmaleh et même si ce dernier n’irrite pas comme il l’avait fait dans Coco, c’est elle que l’on aurait préférée voir car tout le capital sympathie du long métrage repose sur elle. On ne comprend pas vraiment ses choix de carrière et l’on aimerait la voir dans des œuvres plus audacieuses. Quant à la comédie française, le culot et l’originalité ne sont pas ses maîtres-mots et le public continue de se taper des films calibrés et sans aucune créativité.

Un bonheur n’arrive jamais seul, c’est certain et dans le cas du dernier bébé de James Huth, il est accompagné de l’ennui profond. C’est dommage, le punch de la première partie nous faisait oublier les stéréotypes qui finissent par l’emporter, une nouvelle fois. Peut-être qu’il faut plutôt se pencher sur La clinique de l’amour cette semaine, dont les retours sont très positifs.

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